Sortilège, rue et vous

Sortilège, rue et vous
Sortilège, rue et vous
Sortilège, rue et vous
Sortilège, rue et vous
Sortilège, rue et vous

Le festival de théâtre de rue à Ath a demandé à des scénographes d’aménager les rues pour l’évènement. Voici le résultats.

Des boules de noeuds se multiplient, se colorent et laissent place au spectacle en une explosion de joie

Notre scénographie introduit le public aux spectacles par le même cheminement que la création artistique.

Les arts vivants sont une énergie accumule lors de la recherche et qui explose en spectacle. C’est un mélange de culture et d’idées dont l’aboutissement ne montre que l’essentiel. Proche de la Grand-Place, des tubes entremêlés forment des boules. Celles-ci sont neutres, transparentes, sans caractères, sans émotions. Plus le public s’approche du lieu de représentation, plus les boules se colorent -tout en gardant la couche extérieure transparente. Elles se multiplient comme des champignons, grossissent comme des bulles frétillantes dans l’eau bouillonnante. Cette accumulation finit par saturer et exploser en attirant le public à son épicentre.

Notre structuration de l’espace crée à la fois une intimité et une ouverture sur le monde. Pour ce faire, la rue de France sera partiellement couverte par un ensemble de tubes suspendus au dessus de nos têtes. Le nombre conséquent de tubes fait exister cette toiture. Elle est d’autant plus présente lorsque le vent fait entendre le clapotis des tubes. Néanmoins ces éléments à la verticale laissent apparaître des morceaux de ciel et ne modifie pas fondamentalement le caractère ouvert de la rue. Ces éléments se rassemblent comme une foule en émois migrant vers le lieu de spectacles. Nous avons voulu exploiter trois aspects esthétiques. Celui de l’ouïe, reprend le frémissement des carillons. Pour ne pas cacher la voix des comédiens ou les instruments de musiciens, les tubes sont en plastique et cartons. Nous avons traité le volume de l’objet de profil comme un ciel nuageux. Sous le plafond, les éléments individuels se distinguent et évoquent un groupe d’êtres en mouvement. Le dernier aspect est celui du vide, de l’espace créé par l’objet. C’est un espace architecturalement difficile à catégoriser, entre intérieur et extérieur, entre une pergola publique et une rue privée ; un paradoxe lié à l’ambiance familiale des rues lors d’un festival.